ADLa structure est l’élément essentiel d’un bon discours, qui en renforce l’efficacité. Voici l’approche pour mettre ses principes en pratique
Après avoir abordé les principes d’une bonne structuration dans l’article précédent, nous allons à présent détailler les 4 étapes pour bien structurer son discours.
PREMIÈRE ÉTAPE: RASSEMBLER LES IDÉES
Il est rare de commencer un discours sans aucune idée au départ. Tenir un journal où sont notées toutes les idées qui peuvent nous traverser l’esprit permet de disposer d’un solide capital de départ. De même un brainstorming favorise le jaillissement de la créativité. Pour cela, j’utilise très souvent une carte mentale comme celle-ci, faite par un de mes collègues anglophones. Ainsi, au centre, se situe le thème général du discours (ici la gestion du temps) et l’on place les premières idées à partir de ce point central. Puis, de fil en aiguille, les idées qui viennent spontanément trouvent leur place dans la carte. Avec un peu d’entraînement, un quart d’heure suffit pour générer quantité d’idées nouvelles.
DEUXIÈME ÉTAPE: DÉFINIR LA PROPOSITION DU DISCOURS
Comme nous l’avons vu précédemment, un bon discours se doit d’avoir une proposition que l’on va défendre, et qui constituera la colonne vertébrale du discours. Ainsi, démarrer par cette proposition est, pour l’orateur, un bon moyen d’éviter le vertige de la page blanche qui nous saisit quand on commence par l’introduction. Il sera toujours temps de rédiger celle-ci après coup.
Une bonne proposition, comme son équivalent grammatical, doit d’abord avoir au moins un sujet, un verbe et un complément. Ce n’est pas le cas, par exemple, pour “Mes vacances favorites”. En revanche, ça l’est pour “Mes vacances favorites m’ont appris à prendre des risques”.
Une bonne proposition ne doit être ni une évidence, ni une banalité. Deux questions permettent de la tester: “Ai-je besoin de moins d’une minute pour défendre ma proposition?” Si oui, c’est une banalité. “Peut-on défendre raisonnablement la proposition inverse ?” Si non, c’est une évidence. Ainsi, “Les glaces, c’est délicieux” est une banalité qui ne mènera pas d’élaboration intéressante, tandis que “Les glaces sont un des desserts les plus pratiques de l’été” permet de développer : quels sont les desserts de l’été ? Pourquoi la glace est-elle plus pratique que les autres desserts ? Et ainsi de suite.
TROISIÈME ÉTAPE: SOUTENIR LA PROPOSITION
Les idées venant du brainstorming aident à trouver les arguments qui viendront soutenir la proposition. Il s’agit d’en sélectionner entre trois et cinq. Se poser la question “Pourquoi la proposition est-elle vraie ?” est une façon de procéder. Ces arguments vont constituer les futures parties du discours.
Il y a quelques temps, j’ai préparé un discours sur le thème de l’amour. Pour cela, j’avais choisi la proposition “L’amour dure plus de trois ans, à condition d’y mettre les moyens”. Les idées ont été classées selon trois ressorts possibles de l’amour : physiologique, psychologique, poétique qui ont constitué les trois parties de mon discours.
QUATRIÈME ÉTAPE: ÉTAYER LES ARGUMENTS
Exemples, anecdotes, statistiques, concepts…, la liste est infinie pour étayer les arguments. Exemples et anecdotes apportent du concret, de l’émotion, au détriment cependant de l’universalité. Les statistiques donnent du sérieux à condition de les illustrer pour éviter leur aridité. Les concepts, eux, ont besoin d’être bien expliqués.
L’enchaînement de ces idées vient ensuite naturellement: il peut être logique dans le cas d’une démonstration, chronologique dans le cas d’un récit ou encore dialectique (thèse/antithèse/synthèse). Au terme de cette étape, il est possible d’ébaucher le plan du discours.
Pour reprendre l’exemple du discours sur l’amour, dans la partie sur la psychologie de l’amour, j’ai utilisé le livre d’un psychologue américain, John Gottman, qui a découvert une formule quasi-mathématique permettant de prédire si un couple va rester ensemble et qui en a déduit une série de principes.
Il ne reste plus qu’à passer à la rédaction, en commençant par l’introduction, puis la conclusion et en prenant garde aux transitions.
POUR ALLER PLUS LOIN
L’organisation de vos discours facilite la vie de votre public et les rend mémorables. Mettez fin au chaos de votre expression en structurant vos discours ! Et si vous voulez entendre des exemples de discours bien construits, alors n’hésitez pas à nous rendre visite.
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