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Les enseignements des grands orateurs de l’Histoire : Démosthène

En dépit des 24 siècles qui nous séparent de Démosthène, celui-ci reste un modèle pour les orateurs d’aujourd’hui.

Cet article inaugure une série de portraits consacrés aux grands orateurs de l’Histoire. Quels furent leurs faits d’arme, et quelle pertinence leur exemple conserve-t-il pour l’éloquence moderne ?

A tout seigneur, tout honneur, nous commençons par Démosthène, l’un des plus grands orateurs de l’Antiquité. Nietzsche, grand connaisseur de l’art oratoire antique, admirait son talent. Clémenceau, le Tigre de la Grande Guerre, lui consacra un ouvrage et voyait en ce défenseur acharné de la liberté un idéal dans la lutte qu’il mena lui-même contre Guillaume II.

DÉFENSEUR ET MARTYR DE LA LIBERTÉ

Démosthène naquit en 384 av. J.-C. à Athènes. Enfant solitaire, orphelin de père à sept ans et élevé principalement par des femmes, il se réfugiait volontiers dans la lecture de livres d’histoire et des grands discours du passé. Comme bon nombre de jeunes Athéniens de familles aisées, il bénéficia de l’enseignement de Platon.

Sa faible constitution l’ayant détourné de la chose militaire, il choisit l’art oratoire pour gagner sa vie. A cette époque, l’éloquence était en effet primordiale pour convaincre des juges qui n’étaient pas des professionnels. Les bons orateurs exerçaient alors le métier d’avocat. Sa première plaidoirie lui permit de recouvrer son héritage, détourné par ses propres tuteurs.

Il vola ensuite de succès en succès. Il est resté dans l’Histoire comme celui qui exhorta le peuple grec à faire face aux visées expansionnistes de la Macédoine, au travers des fameuses Philippiques. Bien qu’il survécût à ses ennemis Philippe II et son fils, Alexandre le Grand, il dut s’enfuir sur l’île de Paros où, poursuivi par des tueurs à solde du tyran macédonien, il finit par se suicider.

POURQUOI EST-IL TOUJOURS D’ACTUALITÉ ?

Démosthène reste encore actuel de nos jours pour trois raisons.

Il était tout d’abord expert pour adapter son style à l’auditoire. Pour convaincre les juges athéniens non-professionnels, souvent gens du peuple, Démosthène employait des mots simples issus de la vie quotidienne. De même, il utilisait souvent le langage de l’action, en particulier des infinitifs substantivés (comme le parler). Il utilisait également de nombreuses métaphores pour imager son propos. Même la structure de ses phrases était simple : une proposition principale pour donner l’idée essentielle et des subordonnées pour les détails.

Par ailleurs, Démosthène incarne l’orateur nourri de passion. Son engagement de défendre la liberté d’Athènes face aux visées macédoniennes était entier, presqu’exalté. Pour communiquer cette passion, il savait varier son style, tantôt familier, tantôt solennel, tantôt jouant sur les sentiments, tantôt calme et posé. Il n’hésitait pas, au passage, à provoquer son public, l’invectivant ou l’apostrophant tour à tour. Il utilisait aussi pleinement le langage corporel, ce qu’Aristote, son contemporain, lui reprochait, car préférant une éloquence sobre et rationnelle.

Enfin, il fut l’un des premiers adeptes de la pratique délibérée, cette technique d’amélioration systématique. Par exemple, pour pallier un défaut d’élocution – on le surnommait le bègue – il se contraignait à parler avec un caillou dans la bouche, face à la mer, pour projeter sa voix au-dessus du vacarme des vagues. Souffrant de difficultés respiratoires, il gravissait les collines d’Athènes en déclamant ses discours jusqu’à ce qu’il ne soit plus essoufflé. Grâce à cet entraînement sportif, il était capable de s’adresser sans difficulté à des assemblées de juges qui, parfois, comptaient plusieurs centaines de personnes.

POUR ALLER PLUS LOIN

Certes, Démosthène n’empêcha pas la conquête d’Athènes par Philippe de Macédoine. Mais, comme l’a écrit Clemenceau, « …Sans Démosthène, la Grèce eût succombé avec l’air morose et affligeant ». En compagnie de Cicéron, de Boileau et de Nietzsche, il est temps de se remémorer les enseignements du grand orateur.

Démosthène en herbe, vous rêvez de vous améliorer en éloquence ? Venez donc assister à une de nos prochaines séances : c’est ici.

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Caresser le serpent ou comment se développe la confiance en soi

Les travaux  sur la confiance en soi de l’un des plus grands psychologues de notre temps éclairent la méthode Toastmasters

Derrière le miroir sans tain, Robert observe avec effroi le python royal. Les reptiles, c’est sa terreur depuis l’enfance ; ils lui donnent des cauchemars toutes les nuits. Pourtant, dans quelques heures, Robert va prendre le serpent sur ses genoux et le caresser.

Albert Bandura, le psychologue de la confiance en soi

L’homme derrière ce traitement s’appelle Albert Bandura. C’est le psychologue vivant (il a maintenant 95 ans) le plus cité dans la littérature scientifique. Et un parfait inconnu du grand public. Il a étudié beaucoup de choses en psychologie et, en particulier, la confiance en soi. Pour traiter des gens comme Robert, il a inventé un processus par étapes extrêmement efficace. Il a commencé par mettre ces personnes derrière un miroir sans tain pour qu’elles observent le serpent qui se trouvait derrière, jusqu’à ce qu’elles soient à l’aise. Puis, par une série de petits pas, il les a amenés à se déplacer dans l’encadrement de la porte pour regarder à l’intérieur de la pièce. Jusqu’à ce qu’elles soient de nouveau à l’aise. Et puis, bien des étapes plus tard, de toutes petites étapes, elles se sont retrouvées dans la pièce et elles ont fini par toucher le serpent.

Bandura a démontré que faire vivre à ces gens des expériences progressives de succès leur donnait confiance en leur propres capacités, comme ici affronter la peur irrationnelle des reptiles. Ainsi, ils parvenaient à changer leurs habitudes, même celles profondément ancrées dans des traumatismes anciens. Bandura a légué à l’humanité deux principes sur la confiance en soi. Le premier est que, quand les gens ont confiance en leurs compétences, ils réussissent mieux dans ce qu’ils entreprennent, ils sont plus persévérants et plus résistants face à l’échec. Le deuxième est que la confiance en soi n’est pas innée, mais qu’elle se fortifie comme un muscle. Sa méthode pour la renforcer, il l’a baptisée la maîtrise guidée.

La maîtrise guidée : une approche délibérée pour augmenter la confiance en soi

La maîtrise guidée fait appel à trois techniques principales :

  • L’expérimentation du succès par soi-même en effectuant des tâches à la difficulté graduellement accrue. Ainsi, dans l’exemple de tout à l’heure, Robert enlève d’abord son masque et ses gants, puis va dans la même pièce que le serpent, puis s’asseoit à côté du serpent, et finalement le touche
  • L’imitation de modèles qui démontrent les comportements appropriés. Dans l’exemple, Robert observe le moniteur, un acteur en fait, dans son maniement du serpent
  • La persuasion sociale par les réactions que suscitent les tentatives de la personne. Ainsi, Robert reçoit les encouragements du moniteur chaque fois qu’il fait un pas dans la bonne direction.
La méthode Toastmasters comme mise en œuvre de la maîtrise guidée

La méthode Toastmasters applique chacune de ces techniques de la maîtrise guidée. Ainsi, un nouveau membre se livre à des activités de communication de plus en plus complexes (graduation des difficultés). Dès son arrivée au club, il prend la parole par exemple en tant que maître du temps, pour rendre compte de la durée des interventions orales et ou bien en tant que compteur des hésitations de ses collègues orateurs. Il enchaîne ensuite avec des prises de parole plus complexes, en prononçant des discours préparés ou en animant des réunions. L’observation de membres plus expérimentés lui permet de constater in vivo l’efficacité des pratiques et l’incite à les tester lui-même (imitation de modèles). Enfin, les évaluations qu’il reçoit du groupe permettent de renforcer la confiance en ses propres capacités (persuasion sociale).

Pour aller plus loin

Vous aussi, venez participer à l’une de nos soirées en vous inscrivant ici. Vous vous rendrez compte, dans une ambiance conviviale, de la puissance de la méthode et vous guérir de votre appréhension en osant, vous aussi, caresser le serpent.

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Communication Toastmasters

Comment s’entraîner au débat avec la méthode Toastmasters?

La méthode Toastmasters s’adapte parfaitement à la pratique du débat

Nous avons eu l’occasion d’évoquer précédemment la participation de notre collègue et ami Alain au Grand Oral de France Télévisions. Après avoir franchi brillamment le premier tour de cette finale, il s’est opposé à Bill, le futur vainqueur du concours au cours d’un débat. Nous nous sommes alors demandé à cette occasion comment Toastmasters pourrait entraîner les membres de l’association. Pour devenir, comme Alain, de futurs candidats du Grand Oral, prêts à cet art du débat.

LE DÉBAT ENTRAINE PLUSIEURS COMPÉTENCES DE COMMUNICATION

Savoir débattre est une expertise qui revêt plusieurs compétences. Outre la prise de parole face à un public, l’orateur doit persuader. Pour cela, il effectue des recherches sur une problématique donnée et agence ses arguments pour défendre une thèse. Comme il peut défendre une motion sans la partager, il se met à la place d’un opposant. Dans cet article, nous allons expliquer comment introduire la pratique du débat dans une réunion Toastmasters. Nous allons montrer que le débat, comme combinaison de discours préparés et impromptus, a parfaitement sa place dans une réunion Toastmasters.

Il se trouve que les Zuriberg Toastmasters, un club suisse, ont élaboré un guide sur la manière d’organiser un débat au cours d’une réunion. Le format adopté est celui des débats du parlement britannique, pratiqués par les étudiants de nombreuses universités dans le monde. C’est aussi le modèle du championnat du monde de débat.

LE DÉBAT DANS UNE RÉUNION TOASTMASTERS

Dans une réunion Toastmasters, le débat a lieu entre deux équipes de deux personnes chacune. L’une (équipe POUR) soutient la motion choisie tandis que l’autre (équipe CONTRE) s’y oppose. Un président anime le débat et en fait respecter les règles. Un chronométreur fait respecter le temps imparti aux orateurs. Enfin, un participant évalue la qualité du débat, en particulier les arguments présentés, la capacité à improviser et le langage non verbal des débatteurs.

UN DÉBAT EN 30 MINUTES CHRONO!

Le débat se déroule selon la séquence suivante qui dure 30 minutes :

  • Le président ouvre le débat en rappelant les règles et en présentant les orateurs et la motion à débattre (durée 3 min)
  • Le premier orateur de l’équipe POUR prononce un discours, préparé à l’avance, pour défendre cette motion (5 min)
  • Le premier orateur de l’équipe CONTRE prononce un discours, préparé à l’avance également, mais qu’il aura enrichi des notes prises pendant l’intervention précédente, pour s’opposer à la motion (5 min)
  • Le second orateur de l’équipe POUR réfute le discours précédent en se servant de notes préparées à l’avance, mais dont l’essentiel est écrit pendant le discours de l’opposant (2 min 30 sec)
  • Le second orateur de l’équipe CONTRE réfute les arguments de l’équipe POUR (2 min 30 sec)
  • Le public pose des questions aux débatteurs sous le contrôle du président de débat (3 min)
  • Le premier orateur de l’équipe POUR résume la position en faveur de la motion (1 min)
  • Le second orateur de l’équipe CONTRE résume la position opposée à la motion (1 min)
  • Le président clôt les débats et procède au vote du public pour désigner l’équipe la plus convaincante (2 min)
  • Les évaluateurs rendent compte de leurs observations (3 min 30 sec)

Sur le plan du parcours Toastmasters, les deux premiers orateurs de chaque équipe pourront valider leurs discours. La condition est de bénéficier d’une évaluation d’un autre Toastmaster qui remplira la feuille d’évaluation du discours. Si le programme le permet, ces évaluateurs peuvent également présenter leur rapport oralement, comme une évaluation normale.

UNE VARIÉTÉ INFINIE DE DÉBATS

A partir de cette matrice standard, il est possible d’expérimenter une infinité de variations. Par exemple, au lieu de préparer à l’avance les deux premiers discours, les deux équipes prennent connaissance, au début de la réunion, de la motion à débattre et quel côté, pour ou contre, ils vont défendre. Ils disposent alors de dix minutes pour préparer leurs interventions. Ou alors, à la place d’équipes de deux personnes, un seul orateur défend ou s’oppose à la motion.

On peut aussi injecter de l’interaction avec la partie adverse pendant chaque discours en introduisant des “points d’information”. Ceux-ci sont des occasions pour l’autre équipe d’affaiblir le discours de l’orateur en soulignant ses fautes de logique, ses contradictions ou son manque de preuves. Pour cela, l’équipe adverse demande un point d’information pendant le discours de l’orateur qui, s’il peut en théorie le refuser, en accepte, en général, un ou deux pendant son discours.

POUR ALLER PLUS LOIN

En résumé, le débat a toute sa place dans la méthode Toastmasters et constitue une excellente pratique des compétences cultivées par la formation, comme la persuasion, l’inspiration, l’écoute et le respect de l’autre. Nous ne manquerons pas d’organiser quelques réunions autour du débat dans l’année. Une occasion supplémentaire de nous rendre visite  !

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La créativité au service de l’art oratoire

La créativité est fort utile à l’orateur dans toutes les phases de l’élaboration d’un discours. La bonne nouvelle est que cette compétence s’apprend !

Un Toastmaster améliore son expression orale en préparant des discours qu’il prononce au cours des réunions de son club. Ainsi il aborde progressivement toutes les facettes de l’art oratoire, comme structurer un discours, choisir les mots appropriés ou varier la voix. Cependant, pour certains membres, trouver un sujet de discours est un obstacle infranchissable qui nuit à leur progression. Jean-Philippe, par exemple, estime qu’il “n’[a] pas d’idées intéressantes pour [ses] discours”.

LA CREATIVITE AU SERVICE DE L’ORATEUR

La créativité permet de trouver délibérément de nouvelles idées. Notamment, pour l’art de parler en public, elle est d’une aide précieuse à plusieurs étapes de la création et de l’interprétation d’un discours. Par exemple elle peut lui servir pour enrichir la dramaturgie d’une histoire, pour injecter de l’humour ou varier son style.

L’une des approches les plus efficaces pour développer la créativité est la méthode CPS (Creative Problem Solving), créée par Alex Osborn, l’un des fondateurs de l’agence de publicité BBDO. Elle suit un processus très structuré, en 8 étapes (cf. figure 1). En outre, deux respirations rythment chacune de ces étapes : la divergence avec des outils permettant de récolter une riche moisson d’idées, et la convergence pour sélectionner les plus utiles. Or le chercheur américain Kuan Tsai a ainsi montré, en compilant plusieurs études randomisées, que la technique CPS avait une très grande efficacité.

Figure 1 : Aperçu de la méthode CPS

UNE APPLICATION A LA RHETORIQUE : L’ECHELLE D’ABSTRACTION

La place manque dans ce billet pour un aperçu complet sur le CPS. Aussi nous bornerons-nous à décrire un outil divergent, l’échelle d’abstraction. Elle est particulièrement utile pour rendre concret un discours trop abstrait ou, au contraire, à oxygéner une expression trop prosaïque.

Pour cela, le bas de l’échelle (cf. figure 2) symbolise les objets concrets : par exemple une vache, une chaise, un chiffre, tandis que le haut de l’échelle représente les concepts abstraits : par exemple la liberté ou la relativité restreinte.

Figure 2 : Echelle d’abstraction

Chaque orateur possède un biais dans son expression. Ou il se situe plutôt en bas de l’échelle en submergeant son auditoire sous un déluge de chiffres sans en fournir l’interprétation. Ou il est plutôt en haut de l’échelle en manipulant, par exemple, une théorie sans en évoquer l’application pratique. Pour améliorer son discours, l’orateur monte ou descend sur l’échelle de l’abstraction :

  • D’un côté, monter l’échelle rendra le problème plus abstrait et plus général. Pour cela, l’orateur se pose des questions de type “Pourquoi ?”, telles que “De quoi ce dont on parle est-il l’exemple ?” ou “Quelle est la vue globale ?” ou encore “Quels sont les modèles et les relations, les tendances, les enseignements, les inférences, les principes et directives, les idéaux… ?”
  • De l’autre, descendre l’échelle donnera du concret à l’expression. A cette fin, l’orateur se pose des questions de type “Comment ?”, comme “Comment faire pour mettre en application?”, ou “Quels sont les exemples ?”. Il répond à ces questions en donnant un exemple, en racontant des histoires et des anecdotes ou en fournissant des statistiques.
EN CONCLUSION

La méthode CPS met à la disposition des orateurs de nombreux outils de créativité pour améliorer leurs discours. Voulez-vous assister à une de nos séances pour observer comment nos membres les utilisent dans leur prise de parole ? Suivez le guide!

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La pratique délibérée : l’art de progresser éternellement

Cette approche permet de développer l’expertise dans de nombreux domaines dont l’art oratoire.

L’homme politique et écrivain américain Benjamin Franklin s’est donné très tôt les moyens d’améliorer sa plume. Dès l’adolescence, il a pris l’habitude de réécrire de mémoire les articles lus dans le Spectator, le Libé de l’époque. Il comparait ensuite sa prose avec la version originale et apprenait ainsi à enrichir son vocabulaire et ses tournures de phrase. Le jeune homme s’exerçait là, sans le savoir, à la pratique délibérée.

QU’EST-CE QUE LA PRATIQUE DELIBEREE ?

La pratique délibérée est une stratégie d’apprentissage où l’apprenant s’engage à suivre un exercice d’entraînement planifié et répété, dans une logique de progression, avec un objectif bien défini. En cela, elle se distingue de la pratique routinière par laquelle on se contente de répéter les mêmes gestes ou les mêmes procédures. Pour être efficace, l’étudiant doit répéter les exercices de pratique délibérée de nombreuses fois, disposer rapidement et facilement des résultats de ses actions, pour corriger sans délai l’écart entre ces résultats et la performance attendue. Comme il est amené à échouer souvent, il est important d’effectuer ces exercices dans un environnement sans risque. Le retour de la part d’un expert permet également de soulager la frustration des essais et erreurs répétés.

LA PRATIQUE DELIBEREE CHEZ TOASTMASTERS

Et le jeu en vaut la chandelle. K. Anders Ericsson a étudié la haute performance, en particulier chez les artistes, les joueurs d’échecs et les sportifs. Pour lui, la pratique délibérée permet à la longue de distinguer les experts, capables de prouesses inouïes, et les personnes simplement compétentes.

Prenons l’exemple d’Alain, un Toastmaster déjà expérimenté. Il souhaite s’améliorer en évaluation de discours grâce à la pratique délibérée. Pour commencer, il se lance un défi : prononcer son discours d’évaluation sans note ! Il élabore pour cela une stratégie de mémorisation des points forts et des points d’amélioration du discours qu’il évalue grâce à un nombre limité de mots-clés. Pour pratiquer sa stratégie de manière répétée, il s’est constitué un répertoire de discours-cibles sur son ordinateur grâce à la mine d’or constituée des discours TEDx.

LA SPIRALE ASCENDANTE DES PROGRÈS

Il répète ainsi inlassablement le même processus : écouter le discours-cible, l’évaluer grâce aux mots-clés, mémoriser ces derniers, puis prononcer le discours d’évaluation sans note. Il va même jusqu’à s’enregistrer afin de pouvoir s’auto-évaluer. Au début, les évaluations sont maladroites et superficielles. Cependant, il constate avec plaisir qu’au fil du temps, sa performance s’améliore. Cela le motive à poursuivre la pratique. Au bout de quelques semaines, il aura la satisfaction de remporter haut la main le concours d’évaluation du club.

ET VOUS?

La pratique délibérée est un moyen de progresser qui a fait ses preuves pour tout aspirant orateur. Les réunions de club sont l’occasion de pratiquer sans risque avec le retour bienveillant de membres expérimentés. A votre tour de venir nous visiter lors d’une de nos prochaines séances.

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Pathways : la révolution en marche chez Toastmasters

Agée de 86 ans, la méthode Toastmasters a fait l’objet en 2018 d’un profond remaniement.

La méthode Toastmasters enseigne l’art oratoire et le leadership et a été formalisée en 1932. Depuis lors, elle avait peu évolué alors que les besoins et les moyens de formation ont profondément changé. Aujourd’hui, le besoin de communiquer revêt de multiples formes : parler en public, négocier, gérer les conflits entre individus, prononcer des “pitchs” percutants, …. De même, l’offre s’est enrichie considérablement grâce à Internet, avec l’arrivée des Moocs et autres contenus multimedias. Prenant conscience du défi, Toastmasters International a décidé de refondre la méthode. Nom de code : Pathways (parcours en français).

L’essence de la méthode Toastmasters est de permettre à ses adhérents de développer des compétences en communication et en leadership. Ils pratiquent ces compétences dans un environnement protégé. Puis ils en partagent les enseignements en prononçant des discours lors de réunions bi-mensuelles. Au passage, les orateurs bénéficient des retours bienveillants et constructifs de la part du groupe. Cette méthode simple a connu un succès phénoménal puisque les clubs Toastmasters regroupent plus de 350.000 membres dans le monde.

Pathways reste fidèle à ces principes, tout en enrichissant considérablement l’expérience de l’adhérent. Tout d’abord, elle s’adapte au besoin de chacun. Ainsi, un nouveau membre débute son parcours en répondant à un questionnaire simple. Il y partage ses centres d’intérêt (par ex. parler en public, coaching, négocier, etc.) et la perception de ses propres performances (très à l’aise à pas à l’aise du tout). Trois parcours (parmi 11 au total) lui sont alors proposés. Après en avoir choisi un, le membre accède à un nombre de ressources considérable : tutoriels, vidéos doublées dans une des sept langues locales, quizz, documents méthodologiques, questionnaires d’auto-évaluation, etc. Ces outils lui permettront de mener son projet à terme, un peu comme s’il dialoguait avec un coach virtuel.

DEUX EXEMPLES CONCRETS

Ainsi, Bénédicte, responsable de la communication avec les investisseurs d’une grande banque française, souhaite se préparer à affronter des auditoires difficiles. Elle a choisi le parcours « Maîtriser ses présentations » dont l’un des projets est justement de parler devant un auditoire difficile. Ce projet va consister à prononcer un discours pendant que certains membres du club joueront un rôle prédéfini de public hostile.

Autre exemple, Karim, Toastmaster depuis deux ans, est déjà à l’aise à l’oral. Il doit prendre la tête d’une équipe et voudrait améliorer ses compétences d’animation. Pour cela, ll a choisi le parcours « Devenir un coach efficace » et travaille sur son projet « Améliorer grâce au coaching positif ». Sa nièce de 21 ans lui servira de « cobaye » de mentorée. Karim va utiliser les nombreuses ressources mises à sa disposition en ligne pour l’aider à trouver un contrat en CDI. Puis, il prononcera devant son club un discours humoristique sur les enseignements qu’il en a retirés.

Cette révolution de la méthode Toastmasters est, en fait, un retour aux sources, car, dès le départ, l’intention du fondateur Ralph Smidley était de développer, en particulier chez les plus jeunes, une aisance en communication et en leadership. Vous aussi, vous voulez suivre ce chemin ? Venez donc nous rendre visite lors d’une des prochaines réunions du club SCINTILLE !. Si, par ailleurs, vous voulez bien démarrer sur Pathways, découvrez les tutoriels ici.

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Démarrer avec Pathways

Pathways est le nom de la méthode utilisée par les adhérents des clubs Toastmasters dans le monde. Cette série de 3 tutoriels vous explique comment bien démarrer sur Pathways

En 2018, Toastmasters a lancé une nouvelle méthode de formation à la communication et au leadership: Pathways.

La caractéristique de Pathways est d’être intégralement en ligne, ce qui peut intimider les adhérents réticents face à l’informatique. En fait, il y a 4 situations principales que rencontrent les nouveaux utilisateurs de la méthode :

  • Choisir un parcours : ce qui est le cas de tous les nouveaux membres
  • Préparer un discours et le valider : cela concerne tous les projets qui composent les parcours Pathways
  • Récupérer la feuille d’évaluation : pour les évaluateurs soucieux de préparer leur évaluation et de comprendre la nature du projet de l’orateur
  • Valider un niveau : afin de passer au niveau suivant

Nous publierons ces tutoriels au fur et à mesure qu’ils auront été présentés lors des séances de SCINTILLE!:

Si vous souhaitez en savoir plus SCINTILLE !, c’est ici.

 

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Notre club à l’honneur du Grand Oral de France Télévisions

L’un des nôtres a relevé le défi du concours d’art oratoire organisé par France Télévisions. Détaillons les qualités de la prestation d’Alain.

En Janvier 2019, France 2 a organisé le premier concours d’éloquence télévisé, le Grand Oral. Douze candidats, issus d’une impitoyable sélection, s’y disputaient le titre de meilleur orateur de France au cours de joutes variées. L’un des participants n’était autre que la “star” de notre club, Alain, qui fut également le doyen de la compétition. La première épreuve consista, pour chaque concurrent, à se présenter en trois minutes devant un jury de personnalités. Nous allons, dans cet article, décortiquer la prestation d’Alain, car, par ses qualités, elle est un modèle pour les orateurs de tout niveau. Pour cette évaluation, nous nous appuierons sur la grille présentée dans un précédent article et aborderons successivement la structure du discours, le style et le langage non verbal adoptés par Alain.

UN DISCOURS QUI FÉDÈRE

Une bonne organisation de discours est vitale pour intéresser l’auditoire et le guider facilement. Tout commence par le choix du sujet. Ainsi, malgré le sujet imposé – parler de soi – Alain a transcendé l’exercice en abordant de multiples thèmes : l’altruisme, la précarité, la famille, le monde, la transmission et l’apprentissage. Ces thèmes lui ont permis de fédérer un public extrêmement large, à une heure de grande écoute. Ainsi, par exemple, tout le monde a fait l’expérience de croiser un SDF près de chez soi. Il a abordé d’ailleurs ces thèmes sans que cela soit pesant, réussissant à parler de lui et de ses convictions. Point important : sa chevelure grisonnante attestait sa légitimité à s’exprimer sur tous ces sujets, rendant son témoignage d’autant plus crédible.

La structure tout d’abord

En vue de prendre l’auditeur par la main, Alain a utilisé un fil rouge dans son discours, l’apprentissage : d’abord “les livres m’ont beaucoup appris”, ensuite “le monde m’a beaucoup appris”, enfin, et surtout, ce sont “les autres qui m’ont appris et grâce à qui j’ai, un peu, compris, puis agi et j’en suis récompensé”. La conclusion que tout un chacun a pu en tirer était source d’inspiration : agissez, vous aussi, et, comme Alain, vous en serez récompensés. Tel un joyau, le corps du discours s’enchassait entre une introduction et une conclusion, toutes deux ingénieuses.

L’introduction a accroché immédiatement l’attention grâce au secrétaire et au petit carnet : nous étions comme des enfants à qui l’on va raconter une histoire. Elle nous orienta ensuite rapidement vers la problématique au centre du discours : “Ai-je réussi ma vie?”. A la fin du discours, “quand le temps sera venu” signala adroitement la conclusion proche, après l’appel à l’action “…parce que vous serez récompensés” qui terminait le corps du discours. Elle apporta une réponse à la problématique : “j’ai réussi ma vie grâce aux autres”. Alain a fini son discours par une formule mémorable : “j’ai beaucoup appris, j’ai un peu compris. Mais les autres ont réussi ma vie”. Enfin, l’amplification du mot “vie”, prononcé viiiieu, a confirmé que le discours était fini.

LE style ÉVOCATEUR

Alain a choisi des mots élégants, simples et néanmoins évocateurs : “illuminer”, “majestueux”, “dominant”. Il a déniché également des images marquantes comme “la beauté saisissante du baobab dominant la savane africaine” ou “les arabesques de glace du Niagara”. Certaines images se déroulaient comme de véritables plans-séquences cinématographiques ; par exemple, le SDF qui roule son sac de couchage. Pour faire décoller le discours, il employa judicieusement plusieurs figures de style, comme le contraste (“6.000 kms de chez soi/5 mètres sous mon appartement” ou bien “que nous voyons tous mais que nous ne regardons plus”), les assonances (“apprendre pour comprendre”), ou encore l’anaphore : “j’ai appris…”. Enfin il a émaillé sa parole d’une trace d’humour comme dans “plonger avec délice dans l’informatique”. Tout contribuait à la concision, indispensable pour rester dans le temps imparti.

Pour finir, les éléments non verbaux

Alain a su moduler sa voix avec expertise, en intensité, par exemple dans “et eux me donnent tant en retour”, comme en rythme, avec des pauses (par exemple “je me suis demandé”) donnant au discours une expression naturelle et enthousiaste. En Toastmaster expérimenté, il a évité les hésitations. Le seul petit défaut de tout le discours fut un débit trop rapide par moment, sans doute causé par le stress du temps contraint. Pour y remédier, sans déroger à la règle des trois minutes, Alain aurait pu éliminer quelques mots (par exemple “du Niagara” plutôt que “des chutes du Niagara”) et, ainsi, parler plus lentement.

Alain utilisa également fort à propos tous les éléments du langage corporel : la posture, comme ce mouvement circulaire pour figurer le baobab dominant la savane, les gestes comme rouler son sac de couchage pour le SDF ou la main sur la poitrine, l’expression faciale avec le sourire aux lèvres et, enfin, le regard, particulièrement expressif, avec un bon contact circulaire. Il s’exprimait ainsi avec énergie et confiance pour persuader et inspirer. Les aides visuelles restèrent sobres mais efficaces (le carnet, sa femme Odile). Le carnet, en particulier, a permis de reboucler sur l’introduction, un peu comme une ritournelle.

Le plus fascinant dans ce discours est qu’il parvint à susciter en nous une émotion intense en moins de trois minutes. C’est la marque des plus grands orateurs. Ce n’est donc pas une surprise si le discours a permis à Alain de se qualifier pour le tour suivant. Son succès rejaillit sur le club auquel il appartient, l’Étincelle. D’autant plus qu’Alain est un excellent pédagogue, assidu lors des réunions du jeudi soir. Voulez-vous faire sa connaissance ? Venez donc assister à une de nos prochaines réunions.

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Comment tenir le rôle de Maître des Improvisations ?

Dans une réunion Toastmasters, le Maître des Improvisations les improvisations joue un rôle fondamental pour développer les compétences d’un bon orateur

La séance des improvisations est conçue pour offrir à chaque membre d’un club Toastmasters l’occasion de prendre la parole. Cela permet de pratiquer la communication impromptue pendant une à deux minutes tout en faisant preuve d’imagination. Le Maître des Improvisations  prépare et propose des sujets originaux et créatifs, si possible autour d’un thème.

Cet exercice s’adresse en priorité à ceux qui n’ont pas de rôle dans la réunion. Cela permet à tout le monde de s’exprimer dans une réunion.

Voilà quelles sont les tâches à accomplir avant et pendant la réunion.

Avant la réunion :

  • Demander au Maître de Cérémonie si un thème est prévu pour la réunion. Si c’est le cas, choisir des sujets en rapport. S’il n’y a pas de thème, en choisir un tiré de l’actualité ou choisir une vaste sélection de sujets.
  • Etablir la liste des sujets qui doivent donner aux orateurs envie de les développer et de donner leur avis en s’aidant éventuellement de ce modèle:
    • Préparer au moins 7 à 8 sujets. NOTE: si le nombre de personnes sans rôle est très important (plus de 8), prévoir de faire des improvisations deux par deux
    • Respectant la thématique choisie, s’il y en a une
    • Eviter les questions longues et compliquées, car le but n’est pas de mettre l’improvisateur en difficulté
    • Si l’on en dispose, on peut utiliser une base de données improvisation (voir éventuellement sur Internet les sujets de Table Topics)
  • (Facultatif) Attribuer un score à chaque sujet
    • Facile : par ex. question simple (à donner aux débutants)
    • Moyenne : par ex. question complexe (à donner à ceux qui ont plus de 6 mois)
    • Difficile : par ex. sujet libre (à ceux qui ont plus d’un an)
  • Faire la liste des présents à la réunion n’ayant pas de rôle, grâce à EasySpeak. S’il n’y a pas suffisamment de membres sans rôle, faire appel à ceux qui en ont déjà, comme le président du club, le Maître de Cérémonie, les rôles techniques ou les évaluateurs. Evidemment éviter l’Evaluateur des Improvisations et aussi l’Evaluateur Général. Sauf exception, les membres qui prononcent un discours préparé ne sont pas interrogés aux improvisations
  • Vérifier, juste avant la séance, la présence effective des membres sans rôle. Il se peut en effet que des membres ne viennent pas ou que d’autres, non inscrits, participent. S’il n’y en a pas assez, compléter avec des membres tenant un rôle (pour rappel : ni les orateurs de discours préparés, ni l’Evaluateur des Improvisations, ni l’Evaluateur Général). S’il n’y en a toujours pas assez, demander aux invités venant pour la troisième fois s’ils veulent passer aux improvisations.

Pendant la réunion :

  • Indiquer brièvement l’objectif visé par l’improvisation : apprendre à présenter ses idées de façon claire et structurée avec un minimum de préparation
  • Rappeler aux membres la signalisation du temps (cartons vert, jaune et rouge) en mentionnant que les candidats ont entre 1′ et 2’30 » pour leur improvisation
  • S’il y en a un, mentionner le thème de la séance d’improvisations
  • Commencer par un sujet moyennement difficile avec un membre expérimenté pour donner l’exemple aux autres
  • Annoncer chaque sujet, puis, après quelques secondes de suspense, nommer la personne que l’on va appeler. NOTE: autant que possible, il faut adapter la complexité du sujet à l’expérience du candidat
  • S’asseoir non loin du pupitre, car le Maître des Improvisations est amené à faire de fréquents allers-retours pour saluer les candidats
  • (Facultatif) Lors de la présentation du candidat suivant, le Maître des Improvisations peut pimenter son intervention en faisant un commentaire humoristique et bienveillant sur l’improvisation du candidat précédent. Voici un exemple de ce type de transition qui sert, en même temps, d’illustration à une séance des improvisations typique.
  • A la fin de la séance, demander au Chronométreur si des candidats ont dépassé les limites de 1′ ou de 2’30 » pour les exclure du vote de la meilleure improvisation. Cela permet de sensibiliser les membres aux contraintes de temps, impératives en concours.
  • Rappeler la liste des improvisations et les improvisateurs éligibles et donner une minute aux membres pour voter

Vous souhaitez vous aussi vous entraîner aux improvisations. Venez donc visiter notre club Toastmasters.

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Communication Toastmasters

Comment évaluer la qualité d’un discours ?

Réussir sa communication orale demande d’en évaluer les compétences nécessaires. L’outil présenté ici permet de satisfaire ce besoin

Un discours en public réussi capte immédiatement l’attention de l’auditoire, se comprend aisément et laisse un souvenir impérissable. La méthode Toastmasters est là pour permettre à chacun d’atteindre ce Graal, en particulier grâce à l’un de ses trois piliers, l’évaluation.

LA GRILLE D’ÉVALUATION POUR LES CONCOURS DE DISCOURS TOASTMASTERS

En effet, une bonne évaluation est importante pour permettre de jauger les progrès d’un membre du club, d’identifier ses domaines d’amélioration et de comparer ses qualités avec d’autres, en particulier lors des tournois de discours régulièrement organisés par l’association.

Pour cela, Toastmasters International a mis au point une grille d’évaluation destinée à éclairer les décisions des juges (cf. Figure 1)

Figure 1 : Grille d’évaluation Toastmasters

Bien que fort utile pour documenter une décision, cette grille souffre d’une importante limitation. En effet, il n’y a pas de référentiel explicite permettant de graduer la performance sur chacun de ces critères, ce qui conduit les novices – et parfois même les experts… – à interpréter eux-mêmes le degré des prestations. Or, ce n’est qu’avec le temps et la pratique qu’un tel référentiel – toujours implicite – se construit.

UNE GRILLE PERMETTANT D’ÉTALONNER SES COMPÉTENCES

Quel serait le portrait-robot d’un instrument d’évaluation idéal ? Un tel instrument devrait posséder 4 caractéristiques.

  • La validité en mesurant effectivement l’objet, ici les compétences de communication, qu’il est supposé jauger, dans toutes ses dimensions pertinentes
  • La fidélité en donnant les mêmes résultats d’un évaluateur à l’autre.
  • L’universalité en permettant à des experts comme à des novices, au besoin après formation, de l’utiliser.
  • L’intelligibilité en laissant peu d’ambiguïté dans la mesure.

L’instrument mis au point par Lisa Schreiber[1], de l’Université du Nebraska, appelé “Public Speaking Competence Rubric” (PSCR), se rapproche de cet idéal. Il consiste à évaluer, au travers du discours, 11 compétences chez un orateur (cf. Figure 2)

Figure 2 : Les compétences de l’art oratoire

Pour mesurer chacune de ces compétences sans ambiguïté, Schreiber a mis au point une gradation des compétences (cf. Figure 3).

Figure 3 : Les rubriques d’évaluation (extraits)

En outre, elle a démontré la validité de l’outil en prédisant les notes données indépendamment par les professeurs aux étudiants. Sa fiabilité est bonne puisque, sur les 4 évaluateurs du test, la fidélité inter-juge était de 83%. Enfin le fait que de simples étudiants puissent l’utiliser a prouvé l’universalité de l’outil.

POUR ALLER PLUS LOIN

Bien que l’évaluation dépende de la subjectivité des juges, un tel outil a le mérite d’objectiver les scores. Des recherches sont en cours pour se passer de juges et pour automatiser l’évaluation grâce à des capteurs sensoriels. De fait, elles n’en sont qu’à leurs balbutiements. D’ici à ce qu’elles remplacent l’être humain, il vous reste un peu de temps pour vous entraîner chez nous à l’art subtil de l’évaluation. Vous aussi, vous voulez vous exercer. Venez donc nous rendre visite : c’est ici.

[1] Schreiber et al. (2012). The development and test of the public speaking competence rubric.

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